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Problématique artistique.

Je crois que l’Art est un moyen par lequel nous « signifions » notre expérience, et de cette façon, c’est vivre qui est le type de production artistique le plus vaste et naturel qui existe et celui que nous développons à travers nos expressions esthétiques.

Ces manifestations naissent de notre histoire personnelle qui est un défilé interminable et absolu d’images de toute sortes, de textures, de couleurs, de lignes, de perspectives et de sensibilités. A l’intérieur de cette diversité, le rôle principal est occupé par le narrateur, maître et chargé de donner forme à l’expérience. L’artiste est le premier contact avec son œuvre, le premier à lui donner un sens et à la caractériser au travers de « son monde ».

De l’endroit d’où je viens, je peux dire que c’est un monde où nous sommes obligés de créer à chaque instant, pour résoudre les problèmes de la vie quotidienne, où la couleur et la fantaisie sont des formes d’expression de la culture populaire et où la magie vit dans chaque pensée. L’imaginaire est proche de la réalité, du vécu, il est immergé dans le monde et celui-ci comprend sa force et son importance, qui sont liés à la nécessité de donner un sens à notre vie intérieure. Les miens savent que le langage le plus approprié pour y arriver se trouve dans l’Art.

L’art est son langage et c’est pour cela qu’il se convertit en une nécessité vitale de mon existence, aussi importante que manger et respirer. Je peins la réalité qui naît devant mes yeux, la réalité d’une femme à la recherche d’elle-même. Sexe, sang, souffle et matière font partie des éléments qui me constituent et que je refuse de laisser de côté. C’est pour cela que je cherche à les fixer au travers de la peinture comme un moment de réflexion, une forme de compréhension ou d’incompréhension du sens de ma vie avec les autres, dans un dialogue où le « sentir » précède le « vivre ».

L’art n’a pas d’objet propre mais se construit à partir de la relation avec ce qui n’est pas de l’art et acquiert son autonomie à partir de l’expérience humaine du créateur.

La création est l’imitation de ce qui est empiriquement existant mais pas seulement une reproduction ou une copie puisque en même temps qu’elle prend son contenu de ce qui est factuel, elle renonce à cette réalité pour la modifier, en se transformant dans la problématique de l’artiste.

L’artiste doit respecter un double critère, d’une part intégrer les matériaux nécessaires pour créer la « fable » et d’autre part conserver l’idée qu’il cherche à représenter, basée à la fois sur la réalité et sur sa vision et créer ainsi la logique de l’œuvre.

L’œuvre ne peut pas s’éloigner de ce qu’elle imite, elle ne peut pas violenter ces éléments ni perdre sa référence, mais elle ne peut pas perdre non plus son caractère de création et sa relation entre la vérité et son énigme.

La première problématique pour moi c’est moi-même et mes limitations pour obtenir la représentation de ce dont je rêve et ce à quoi je crois. Le résumé de mes expériences, de la manière par laquelle je perçois le monde et la façon où je cherche à les traduire au moyen d’une image plastique.

Processus de réalisation.

La création d’un tableau a besoin d’un moment de décision, de volonté de laisser que l’imagination campe dans l’esprit et qu’elle grandisse avec la liberté. Pour cela je prends des éléments ordinaires (papier, crayon, bois, toile, etc.) et je crée l’inconnu, l’œuvre prend alors un valeur propre non seulement matérielle, mais aussi spirituelle.

C’est le mystère de l’art. Je suis le juge de mon existence dans le monde et j’éprouve la nécessité constante de la représenter en dénonçant son environnement à partir d’une lecture personnelle.

Mon travail, principalement focalisé sur l’iconographie de la femme, dans la vie quotidienne, en l’associant avec la maternité, la biologie, la beauté et la sensualité ancestrale, en essayant de comprendre son importance non seulement dans un cadre esthétique, mais aussi social et en cherchant la problématique actuelle des femmes de ma génération, faisant face à des exigences sociales constantes, mais aussi à différentes nécessités, comme le désir, l’amour, l’intimité et le développement émotionnel.

J’utilise mon image pour simuler des histoires qui sont un reflet de mon enfance, pour représenter des fantaisies. Comme une sorte de déclaration sur la bulle qui enveloppe la société dans laquelle nous vivons et sa perte de sensibilité. Cette simulation d’histoires est un des axes de mon langage artistique et est profondément liée aux jeux de mon enfance et je l’utilise parfois par jeu, et parfois pour des réflexions sérieuses.

Je cherche à recycler les images. Réaliser l’acte de prende une image et faire de celle-ci une nouvelle option. J’aime jouer et pour cela j’inclus dans mon travail l’humour et la manière par laquelle je ris de mes expérience quotidiennes, puisque les gens sans humour se meurent d’ennui, l’humour rend l’art léger et lui permet de dire des choses difficiles, sans que les gens se sentent offensés. Les feuilles en blanc sont un espace pour jouer à « être grands », où je vide ma mémoire.

Je recours à ma propre image avec l’intention de provoquer d’une manière subtile mais directe et de parler du quotidien, de la vie d’une femme quelconque.

Mes principales influences sont mon pays lui-même. Je suis un grande admiratrice de l'art populaire de mon pays, des couleurs et des lignes de l’objet artisanal, de la conception idéologique et culturelle pour créer et de la manière de voir et d'examiner le jour lui-même. Un pays qui a une telle richesse et des talents tellement grands, avec une tradition musicale et artistique dont l'origine se perd dans les premiers temps des cultures précolombiennes, qui a des communautés indigènes où les enfants apprennent d'abord à lire des notes musicales et à décorer des objets avant d'apprendre à lire.

Mes influences viennent aussi des artistes qui ont proposé et changé la vision du Mexique, des muralistes, et leur idée de se revendiquer du peuple et évidemment de l'art européen avec ses courants picturaux comme le réalisme, l'impressionnisme, le fauvisme avec leur utilisation des couleurs, le dadaïsme avec son expérimentation et la recherche des éléments d’usage commun.

Il y a beaucoup de tendances qui influencent mon travail et ce qui caractérise l'art actuel est que l'exécuteur est anonyme. Il choisit plusieurs éléments et forme une idée générale, c'est ce qui définirait l'art actuel dans les dernières tendances artistiques. Le monde de la remix est un monde Ready-made et la manipulation des images et des styles d'arts infiltrent dans presque tous les. milieux et à mon avis l'art actuel n'existe déjà plus comme quelque chose de déjà défini, parce qu'en même temps que naît un courant nouveau à un moment où il y en a dix qui viennent de mourir, l'art actuel n'est pas défini déjà par des courants mais par le moment, l'instantanéité. Les Xxèmes et XXIèmes siècles ont vu naître plus de courants que dans toute l'histoire de l'art antérieure. Une évolution sans précédent.

L'art actuel d'avant-garde est celui qui est conforme au temps, c’est à dire, celui qui a un parallélisme avec les circonstances sociales, politiques qu’on vit à chaque moment et qui essaye d'avoir un reflet dans toute manifestation artistique. De nos jours, l'art actuel, je crois se caractérise par des manifestations "risquées"; visant au minimalisme, à expliquer un concept de la manière la plus directe possible pour qu'arrive un coup de flèche au spectateur par le biais des vidéo installations, performances,etc. Bien que l'art traditionnel où le support principal est la toile, la photographie subsiste toujours,en accord avec les tendances du moment. Et enfin, ce qui évoque l'art actuel pour moi c’est la diversification de la créativité.


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